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Ensemble, disons "NON" au harcèlement sexuel au travail !

Dernière mise à jour : 12 avr. 2021

Propos déplacés, mains baladeuses, attitude provocante… Le harcèlement sexuel au travail est bien une réalité et touche 1 travailleur sur 12 (8,3%) dont 1 travailleur sur 100 en est victime chaque semaine. Mais le harcèlement sexuel ça passe par quoi ? Ce sont d'abord des regards déplacés en déshabillant la personne du regard, en passant par des approches via des gestes, des paroles, des messages pour ensuite terminer en attouchements sexuels.



Nous avons recueilli le témoignage de Mareva, une jeune femme, qui veux dénoncer ce qui lui était arrivé pour sensibiliser les personnes sur ce qui est aussi appelé, une forme de harcèlement psychologique. Elle nous raconte que dès l'entretien d'embauche, il y avait déjà eu des questions personnelles et des commentaires un peu déplacés. À ce moment-là, elle n'y avait pas porté plus d'attention que ça car elle se disait que cette personne voulait simplement plaisanter. De plus, étant dans l'euphorie d'avoir décroché un nouvel emploi, elle a préféré ne pas se focaliser là-dessus.


Par la suite, quand c'est devenu plus régulier et conséquent, elle en a parlé vaguement à son copain, sa famille et quelques amies, mais elle se disait que ce n'était pas grave et n'a donc pas insisté. Elle nous explique que, pour elle, c'était difficile d'aborder le sujet, même à ses collègues, parce que c'est quelque chose qui est "tabou". Et comme cela venait de son supérieur, elle avait peur de perdre son emploi et n'osait donc rien dire par rapport au harcèlement qu'elle subissait.


Ce sujet a, en effet, été tabou pendant très longtemps. Les gens n'osaient pas parler de ce qu'il se passait sur leurs lieux de travail et encore moins dénoncer leurs harceleurs. Mais c'est une réalité, et il faut en parler. 9,5% des femmes et 6,1% des hommes sont confrontés à ce type de harcèlement provenant de leur supérieur ou tout simplement d'un collègue. Le harcèlement passe par plusieurs canaux, il est autant verbal que non-verbale. L'harceleur va en général commencer par des petits regards déplacés et insistants, ensuite, il se mettra à lancer des propos qui n'ont pas lieu d'être, comme faire des remarques sur la tenue vestimentaire de la personne. Et pour terminer, il passera à l'action et commencera à avoir les mains baladeuses ce qui entraînera donc le harcèlement physique.


"Dès les premières semaines, il y avait tout le temps des petits commentaires et des choses qui se passaient où on se rend compte que c'est déplacé d'un homme vers une femme, mais on ne se dit pas que ça va porter vraiment atteinte à notre bien-être. Plus les semaines passaient et plus ça empirait. C'était toujours du chantage pour faire en sorte de rester plus longtemps au bureau. Quand mon chef m'appelait dans son bureau, c'était toujours "vient toute seule, ne vient pas avec ton autre collègue" donc on se demande pourquoi est-ce qu'il nous appelle seule et lors de ces entretiens où, j'étais toute seule, il y avait des gestes ou des mots déplacés. Ça a duré 3 mois et au bout de ces 3 mois, il y a eu des limites qui ont été dépassées, c'était plus que des paroles. "


La raison pour laquelle elle a voulu témoigner aujourd'hui, est surtout pour ce qu'il s'est passé après. Elle nous explique qu'en tant qu'intérimaire dans l'entreprise, elle est allée directement voir l'agence intérim pour lui expliquer la situation, parce que c'est obligatoire de passer d'abord pas eux. Suite à ça, l'agence a arrêté son contrat et elle s'est retrouvée sans travail et sans justificatif ni pour le chômage, ni pour le CPAS. Elle a eu beaucoup de mal à se sortir de cette situation, car émotionnellement, elle était sous le choc.


"Je suis donc restée sans argent pendant plusieurs mois parce que déjà avec le choc émotionnel, on n'a pas envie de retrouver un emploi tout de suite, puis on n'a pas d'aide parce que c'est nous qui sommes parties du travail "sans raison" pour eux parce qu'ils ne pouvaient pas la dire. Par la suite, je suis tombée malade et j'ai été hospitalisée et je me suis retrouvée vachement seule parce que l'agence intérim ne m'a pas appelé pour me demander comment ça allait et s'ils pouvaient faire quelque chose."


En parler est important, c'est pourquoi elle a décidé de se rendre à la police pour porter plainte, car elle ne voulait pas rester sans rien faire. Mareva a été contacté par une femme qui avait, elle aussi, subit du harcèlement sexuel, quelques années avant, par la même personne. Ensemble, elles ont beaucoup discuté mais la femme n'a pas souhaité porter plainte avec Mareva par peur et l'a donc laissée seule. Le manque de preuves, le fait qu'elle ait attendu avant de témoigner et le manque de soutien envers son témoignage ont classés l'affaire sans suite, faisant donc couler sa plainte. Choc émotionnel, affaire classée sans suite, sentiment de solitude, voilà ce qu'elle a ressenti et ce que la plupart des personnes victimes de harcèlement sexuel ressentent.


Après plusieurs mois de souffrance et de solitude, elle a réussi à sortir la tête de l'eau, mais elle nous raconte que, même si aujourd'hui elle va mieux, c'est devenu difficile pour elle de faire confiance aux hommes. Elle a retrouvé un travail dans lequel elle est à nouveau épanouie, mais nous confie que sans l'aide qu'elle a reçue de l'ASLB "Aides aux victimes" et sans les séances d'hypnose et de méditation, dans lesquelles elle s'est réfugiée pendant cette période, elle aurait été mal pendant encore de longs mois.


Beaucoup de personnes sont victimes de harcèlement sur leur lieu de travail, que ce soit physique ou non, et encore beaucoup d'entre elles n'osent pas réagir ou en parler. Le harcèlement n'est pas acceptable, qu'il soit à titre sexuel ou non, personne ne mérite de subir ce genre de chose. Voici les quelques conseils que nous avons retirés de ce témoignage :


1. N'acceptez rien au travail, ni un commentaire, ni un regard, ni un geste déplacé. Il y a les blagues entre collègues et il y a les blagues déplacées.

2. Parlez-en directement ! Dès qu'il se passe quelque chose, n'ayez pas peur d'en informer votre entourage ou un collègue afin qu'ils servent aussi de témoin si jamais vous devez porter plainte.

3. Renseignez-vous. Si ce genre de harcèlement vous arrive, n'ayez pas peur de vous renseigner et de demander de l'aide. Contactez des organismes ou faites appel à un médiateur si vous travaillez dans une entreprise.

4. Contactez les bonnes personnes. Si le médecin, le psychologue, ou autres, que vous avez contacté n'est pas le bon, continuez de chercher jusqu’à tomber sur une personne de confiance qui saura vous comprendre et vous aider.


Le Service d’Aide aux Victimes intervient pour toutes les victimes d’infractions pénales et propose des consultations gratuites suivant une approche visant à prendre en compte l’ensemble des dommages qui font généralement suite à une victimisation. Ils proposent des aides psychosociale, juridique, psychologique et des modules, en groupe ou individuel.s


Numéro de téléphone : +32 (0)4/340.37.90

Adresse mail : asjliege.victimes@skynet.be

Adresse : Aide Sociale aux Justiciables, Service d'aide aux victimes Rue du Parc, 79 Liège 4020

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