Zoom sur Emre, un jeune photographe passionné par la nature et les voyages
Pour continuer sur notre lancée de la dernière fois, nous vous proposons aujourd’hui le portrait d’un autre jeune homme au parcours atypique et inspirant.

Emre est passionné, depuis le plus jeune âge par tout ce qui entoure le monde, que ce soit la nature, les cultures, l’astronomie, etc. Toutes ces choses l’ont amené à voyager afin de découvrir un maximum possible et d’explorer les différents continents, apprendre les différentes cultures et modes de vie. À seulement 29 ans, Emre s’est rendu dans plus 55 pays et n’est pas prêt de s’arrêter là. Grâce à ses voyages, il s’est découvert une passion pour la photographie, car c’est en rentrant chez lui après son premier vrai long voyage qu’il s’est rendu compte qu’il ne lui restait plus que ses photos comme souvenir. Aujourd’hui, il nous parle de ses voyages, de sa passion, de ses projets et donne évidemment, quelques conseils pour les étudiants qui ont, eux aussi, des rêves à réaliser.
Le chemin de vie fait par la société
La société actuelle veut nous faire croire qu’il n’existe qu’un seul et unique chemin de vie et qu’on doit tous le suivre. Or, ce n’est pas le cas et Emre en est la preuve. La vie ne se résume pas à se lever tous les matins, à faire des études pour avoir un métier et après vivre comme un bon citoyen de ce travail sans aller chercher plus loin. Certaines personnes réussiront à s’épanouir comme ça, mais d’autres auront besoin d’aller voir aux de-là des normes de la société et de ce fameux chemin de vie qu’on est tous censés suivre. Emre ne trouvait pas sa place à l’école, et comme dans toutes les études, il y avait des sujets qui l’intéressaient plus que d’autres, mais il n’avait qu’une chose en tête : voyager et explorer le monde. Selon lui, beaucoup de personnes se perdent dans les choses qu’elles veulent réaliser et dans ce que la société veut les pousser à faire, car elles se sentent constamment sous pression. Nos parents et la société attendent de nous qu’on fasse des études, qu’on les réussisse et qu’après on trouve un travail, qu’on fonde une famille, etc. Cependant, lorsqu’on ose sortir du cadre, on est considéré comme une personne à part, comme si l’intelligence rimait forcément avec l’école. Or, la vraie richesse, c’est d’oser réaliser ses rêves, de partir à l’aventure et d’explorer le monde.
« Si tu ne termines pas l’école, tu as l’impression de n’être personne, si tu ne dis pas que tu es prof ou médecin ou que sais-je, on ne te prend pas au sérieux et on te décrédibilise alors que ça n’a pas lieu d’être. »
Les voyages

Après ses études secondaires, Emre a commencé des études en tant que professeur en histoire/géo, mais il s’est vite rendu compte que ce qui lui permettrait de plus connaître l’histoire de la nature et son fonctionnement, c’était de se rendre directement sur place en voyageant. C’est donc à l’âge de 22 ans qu’il a pris son premier vol d’Amsterdam vers Singapour et qu’il est resté une année entière en Asie. Pendant ce premier vrai voyage, il a voyagé partout sur le continent et a eu la chance d’explorer plus de 20 pays. Par la suite, il s’est rendu une première fois en Australie avec quelques amis à lui où il en a profité pour explorer et découvrir les différentes villes. Sur place, il s’est rendu compte qu’il y avait moyen de se faire facilement de l’argent en travaillant un peu et avec tous les projets qu’il avait en tête autour de la photographie, Emre a sauté sur l’occasion et est retourné en Australie en février 2020.

« Je me suis toujours dit qu’à mes 30 ans, je m’engagerai pleinement dans mes futurs projets et il y a beaucoup de thèmes que j’aimerais traiter avec la photographie. Mais pour ça, il me faut de l’argent et c’est pour ça qu’en ce moment je me focus uniquement sur le boulot et les économies. Je veux pouvoir montrer ce qui se passe un peu dans le monde. »
La photographie

Sa passion pour la photographie lui est venue au fur et à mesure de ses voyages. Pour lui, les photos sont une richesse, car elles permettent de faire passer des émotions et des messages qui ont parfois plus d’impact qu’un texte. Il nous explique que c’est après son premier grand voyage en Asie, lorsqu’il avait 23 ans, qu’il s’est rendu compte du pouvoir de la photographie. En rentrant de ce voyage, il est allé s’acheter son premier vrai appareil photo et a commencé à davantage pratiquer la photographie. Évidemment, au début, cela n’était pas facile et les gens critiquaient beaucoup, mais Emre ne s’est pas laissé décourager et à continuer d’apprendre de manière totalement autodidacte. Afin de mieux s’exercer, il a fait plusieurs city trip en Europe et de là, il a commencé à voir une nette amélioration dans ses photos, il cadrait mieux et recevait de bons retours de la part des personnes extérieures au point où il était appelé pour venir photographier des événements. À l’heure actuelle, Emre ne souhaite vivre que de ça, même s’il est actuellement dans un job où il ne pratique pas la photographie, il sait qu’il veut faire son futur là-dedans et c’est aussi la raison pour laquelle tous ses projets ne tournent qu’autour de ça.

« Chaque photo a une histoire, une aventure, des émotions. Rien qu’en regardant une photo, je peux me replonger dans ces émotions-là, revivre ces moments-là et ça rend la chose unique. Ça a un grand pouvoir. Dans ce monde actuel, qui est géopolitique, où on a envie de dénoncer des choses, dans les inégalités et autres, je pense que la photographie a grandement sa place. »
Ses projets
La photographie a un grand pouvoir et Emre veut l’utiliser à bon escient, afin de dénoncer certaines choses et de sensibiliser sur d’autres. Il nous explique que c’est en voyageant qu’on se rend compte de certaines problématiques comme le dérèglement climatique, l’accès à l’eau potable, les réfugiés climatiques et politiques, la pauvreté etc.. C’est une autre réalité qu’on ne voit pas assez à la télévision et, sur lesquelles, on ne sensibilise pas assez. En tant que photographe, Emre veut pouvoir dénoncer tout cela. Il nous dévoile d’ailleurs l’un de ses projets, il s’agit de sensibiliser les personnes sur la vie nomade, car celle-ci est vouée à disparaître à cause du réchauffement climatique. Il aimerait photographier toute cette vie nomade sur la route de la Mongolie jusqu’à la Turquie et y faire une sorte de « book » avec toutes ses photos. Le but de ce projet est de sensibiliser les personnes et de leur faire prendre conscience que chaque action qu’on fait quotidiennement dans les pays développés, a un impact dans d’autres pays.
Ses conseils

Emre vient d’une famille turque dans laquelle les cultures et traditions sont bien ancrées et où voyager et sortir du chemin de vie de la société n’est pas le mot d’ordre. Cependant, il a quand même réussi à réaliser l’un de ses rêves, qui était de voir le monde, et ce, parce qu’il s’en est donné les moyens et qu’il n’a pas laissé les autres lui dicter ce qu’il pouvait ou ne pas faire. Voici les conseils qu’il a à donner à toutes les personnes qui sont remplies de rêves, mais qui n’osent pas se lancer pour essayer de les réaliser :
- Rêver grand et croire en ses rêves tout en ayant quand même les pieds sur terre. Lorsqu’on a envie de quelque chose, qu’on est déterminé et qu’on se donne la force d’y arriver, alors, on peut tout faire ! Lorsqu’il était encore à l’école, il n’avait pas beaucoup d’argent et pourtant, il avait des rêves plein la tête. C'est en continuant d’y croire et en se donnant les moyens qu'il a réussi à les réaliser. À l’époque, voyager lui semblait inaccessible et pourtant, aujourd’hui, il a voyagé dans plus de 55 pays différents.
- Ne pas perdre ses objectifs de vue. Évidemment, lorsqu’on a 16-17 ans et qu’on rêve de grandes choses, on a tendance à se dire que ce ne serait pas possible, ni réalisable. Mais il faut se donner les moyens pour y arriver. Ce n’est pas en baissant les bras qu’on réussira à atteindre nos objectifs.
- Se renseigner, lire des livres, regarder des documentaires. Si vous rêvez de voyager, mais que cela vous est inaccessible en ce moment, informez-vous et voyagez depuis votre salon en vous documentant ! En apprendre davantage sur les différentes cultures et sur les différents pays, vous aidera à grandir en conscience, et vous évitera aussi le décalage culturel lorsque vous voyagerez.
« Un vrai conseil que je peux donner, c’est que chaque jour, il faut apprendre quelque chose de nouveau. Il faut s’intéresser à quelque chose de nouveau, même si on n’aime pas. Si on apprend quelque chose tous les jours, notre conscience évolue et en évoluant, les choses se mettent en place. Il ne faut pas trop rêver non plus, il faut rester les pieds sur terre, mais la tête dans les étoiles. »