Faire de sa passion son métier, est-ce vraiment une bonne chose ?
Vous avez aimé nos deux profils d’hommes d’avant et c’est pourquoi aujourd’hui, nous avons eu la

chance d’interviewer Stefano, un jeune journaliste de « la Meuse Liège » âgé de 27 ans, et le développeur de la page « Karrré » sur Facebook. Passionné de journalisme depuis toujours, Stefano savait qu’il voulait faire carrière là-dedans. Il a donc, après ses études en communication à l’ULG, fait un master en journalisme à Louvain-la-neuve. Et c’est pendant ses études qu’il a eu son premier contact avec le métier grâce à son job d’étudiant dans l’émission « À votre avis » de la RTBF. Même si maintenant, il travaille pour « la Meuse Liège », Stefano n’est encore qu’au début de sa carrière, mais il a quand même accepté de se confier à nous sur son métier.
Dans cet article, il nous raconte à quoi ressemble le métier de journaliste, l’avis négatif des gens sur celui-ci, les points forts à avoir pour exercer un tel métier, et il donne aussi quelques conseils pour les étudiants, ainsi que son avis sur les enjeux de la place de la femme dans la société.
Le métier de journaliste

Depuis qu’il est petit, Stefano aime les contacts humains, que ce soit parler aux autres, découvrir de nouvelles personnes, s’intéresser à leur vie, etc. Il avait besoin d’un métier qui soit varié et qui bouge afin de ne pas s’ennuyer. Il nous explique qu’en tant que journaliste, les horaires sont très différents et qu’il faut être flexible, car ils ne font pas des journées où la journée commence à 8h et se termine à 16h. Cependant, c’est un métier très passionnant et inspirant qui lui permet de découvrir tout un tas de choses.
En tant que journaliste en presse locale, comme il fait, chaque journée est différente. D’abord, il doit constamment chercher des sujets et en proposer au moins 2 par jour, ensuite, il doit chercher l’information, appeler les intervenants et rédiger les articles. Il y a des jours où il est en tournage toute la journée et le lendemain, il s’occupe de toute la partie montage. Il y a aussi des jours où il va sur le terrain pour faire des reportages où il est parfois obligé de partir en urgence sur un évènement. Comme on l’a dit, c’est un métier très varié avec lequel on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il nous explique aussi qu’il faut savoir saisir les bonnes opportunités et se fixer des objectifs quotidiennement. Cependant, il faut aussi accepter que parfois le chemin soit semé d’obstacles, qu’il faut se remettre en question et qu’on n’arrive pas toujours d’un point A à un point B d’un seul trait.

Au niveau de la crise sanitaire actuelle, elle a eu un impact positif sur sa carrière, car ça lui a permis de vivre des choses incroyables et d’acquérir de l’expérience, qu’il n’aurait pas pensé avoir aussi rapidement. Il a eu l’honneur de faire des reportages aux soins intensifs pour montrer les dégâts de la crise, de faire des reportages chez des personnes qui venaient de perdre l’un de leurs proches ou leur entreprise, de filmer des manifestations, et surtout, de lancer le projet « Karrré » qui a un grand succès. Toutes ces choses qu’il a pu vivre et toutes les émotions qui en sont ressorties lui ont permis aussi de se rendre compte de beaucoup de choses, de se rapprocher des gens et de lancer les « lives » sur la page Karrré.
L’avis négatif des gens sur le métier
On n’est pas sans savoir que beaucoup de personnes ont un avis négatif des journalistes, même si on est tous libre de penser ce qu’on veut. Stefano nous explique que pour lui, les gens ont une image du journaliste « corrompu » qui est à la botte de l’État et qui ne fait que transmettre les informations du gouvernement dans le but de gagner des milliers d’euros. Or, c’est faux. Personne ne lui a jamais interdit d’écrire quoi que ce soit. Il rédige ses articles selon lui et avec les informations qu’il trouve. De plus, il nous précise que beaucoup de journalistes travaillent comme indépendants, sont très mal payés et n’hésitent pas à critiquer les décisions prises par les autorités et à révéler certaines informations cachées.

Il a déjà été confronté à des personnes agressives sur le terrain qui refusaient de lui parler ou de répondre à ses questions, mais il ressent davantage cette méfiance à travers les réseaux sociaux où les gens n’hésitent pas à se lâcher, à critiquer les médias ouvertement. Selon lui, c’est légitime de la part des personnes de se méfier des journalistes parce qu’ils travaillent quand même pour la population, et il trouve ça totalement normal d’être parfois remis en question par ses lecteurs tant que cette critique reste constructive et pas haineuse comme ça peut être le cas sur les réseaux sociaux.
« Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’il y a derrière ce métier, mais après, c’est comment dans tous les métiers, il y a des bons et des moins bons. Dans le journalisme, c’est pareil, il y en a des bons et des moins bonsOn est des femmes et des hommes comme eux et il y en a plein qui écrive contre le gouvernement ou qui critique les mesures, etc. »
Les points forts à avoir
Pour devenir journaliste, il y a des qualités à avoir et qu’il ne faut pas négliger. Stefano nous donne celles qui sont les plus importantes selon lui :
- Être passionné, car en tant que journaliste, vous serez amené à faire beaucoup d’heures et à parfois sacrifier une bonne partie de vos journées.
- Être sociable, parce qu’il faut oser aller vers les gens, parler avec eux, etc.
- Être curieux, il faut s’intéresser à l’actualité, à la découverte de nouvelles choses et ne pas se contenter de ce qu’on sait déjà.
Son message pour les étudiants
Parfois, en tant qu’étudiant, on se sent découragé d’entreprendre certaines études, parce qu’on ne se sent pas capable d’y arriver. En tant qu’ancien étudiant, Stefano nous donne quelques conseils et quelques mots d’encouragement :
« Pour moi, en Belgique, quand on veut, on peut. Si tu aimes bien un truc, tu peux le faire. Il faut juste croire en soi et s’en donner les moyens. Par exemple, en journalisme on nous dit que c’est très difficile d’accéder à un emploi dans de bonnes conditions, et si j’avais écouté les gens qui me disaient « Il n’y a pas de boulot, ça ne sert à rien, ne fais pas ça, etc. », je ne serais pas là où j’en suis actuellement, même si je ne suis toujours qu’au début de ma carrière. »
Ça arrive souvent que l’entourage veuille essayer de nous raisonner en nous disant ce genre de choses. Et souvent, on peut penser que si ils nous disent ça, c’est parce qu’ils ne nous pensent pas capable d’y arriver. Lorsqu’il était en première année de master, on lui disait qu’avec le journalisme il ne trouverait pas de boulot, etc., et pourtant, depuis qu’il a terminé ses études, il n’a pas chômé un seul jour. Il a travaillé dans une émission, puis à la télé, à la radio, à la presse écrite et maintenant, malgré ce que les gens autour de lui avaient beau lui dire, il a signé son contrat à « La Meuse Liège ». Ce qu’il veut faire passer comme messages, c’est que peu importe ce que les gens disent, si tu veux quelque chose, tu dois tout faire pour l’avoir. Il faut d’abord croire en soi et s’écouter soi-même avant d’écouter les autres.
La place de la femme dans la société
La place de la femme dans la société est souvent remise en question et c’est la raison pour laquelle nous avons voulu avoir l’avis de Stefano là-dessus. Il nous explique qu’il ne s’est jamais posé la question de savoir si la femme était l’égale de l’homme ou non parce que pour lui, elle l’est automatiquement. Selon lui, nous allons vers une nouvelle société où la femme demande tout simplement à être respectée, ce qui est totalement légitime de leur part. Et ceux qui ont du mal à accepter cela, c’est parce qu’ils sont trop habitués à notre société actuelle qui est remplie de choses sexistes. Mais le problème, c’est que lorsqu’on change de société, il y a une période d’entre deux qui est difficile parce qu’il faut que la population accepte ce changement et supprime les anciennes « normes » et pratiques qui y étaient ancrées depuis des années. Avant, on ne se posait pas la question de savoir combien de femmes étaient dans le gouvernement et dans les conseils d’administration, alors que maintenant, tout cela commence doucement à changer parce que les femmes en ont marre et qu’elles veulent être reconnaître à leur juste valeur.
« Je pense qu’on va vers un mieux, mais qu’il va falloir un peu de temps pour y arriver. »